En novembre dernier, la FEBRAP (la Fédération bruxelloise des ateliers protégés) a lancé sa nouvelle campagne de publicité radio sur les ondes de la RTBF. On y entend un chef d’équipe déclarer sur un ton sarcastique qu’il n’a pas de pitié pour les ‘handicapés’. C’est pourquoi… il les fait travailler !
Le spot frappe par son ton politiquement incorrect. Et pourtant, sur le fond, nous ne pouvons qu’être d’accord avec les propos de l’acteur. La pitié, en effet, c’est précisément le sentiment que les travailleurs avec un handicap ne veulent pas éveiller.
Par la profession qu’ils exercent, les ouvriers et employés extraordinaires qui travaillent dans une entreprise de travail adapté (ETA) acquièrent le statut de travailleur salarié. Comme monsieur Tout-le-monde. Et à l’instar de tout un chacun, ils veulent être considérés comme des professionnels qui oeuvrent avec efficacité à l’accomplissement des tâches effectuées pour le compte des clients.
Rien qu’à Bruxelles, les 1450 travailleurs avec un handicap qui travaillent dans les 12 ETA que compte la capitale offrent pas moins de 60 services et types de produits différents aux prix du marché et, parfois, dans des domaines d’activité qui surprennent par leur caractère technique : toitures végétalisées, finition d’imprimés, montages électriques, etc.
Chaque année, plusieurs centaines d’entreprises (et des milliers de particuliers) font appel aux entreprises de travail adapté bruxelloises car celles-ci répondent tout aussi bien à leurs exigences techniques et commerciales que leurs autres fournisseurs et sous-traitants. « Ces clients permettent à un jardinier, un imprimeur ou un manutentionnaire d’exercer sa profession. Nos travailleurs ne demandent pas que l’on fasse appel à eux par pitié, en raison de leur handicap. Ils veulent que les clients soient satisfaits de leur travail. Ils sont fiers de leur savoir-faire », explique Marc Willocx, vice-président de la FEBRAP et directeur d’une ETA bruxelloise.